
Une simple clémentine
Tout commence par une idée.
Je suis intervenue pour la journée fédératrice du réseau de l’AIU.
Le thème que la direction m’a proposé était : « se détacher du quotidien ».
Il y a plusieurs manières d’aborder le sujet et j’ai décidé de le traiter du point de vue de la sophrologie Caycédienne, le nouveau regard.
Se détacher du quotidien c’est changer le regard qu’on y porte.
C’est investir le quotidien plutôt que de le fuir.
Et cela se fait de plusieurs manières :
· Changer notre niveau d’implication : je suis à ce que je fais
· Mettre de la joie quand c’est possible
· Changer le regard
Nous avons donc joué 😊.
Comme dans chacune de mes intervention le jeu a une place importante. Pas de sophrologie sans jouer.
Ici il s’agissait d’un jeu d’observation en équipe. Regarder l’autre comme si on ne l’a jamais vu. Poser un regard neuf. Chaque personne doit changer son apparence et faire deviner ce qui a changé. Les personnes enlèvent une montre, intervertissent leur lunettes, etc etc. Je les trouve trop sages et je décide tout simplement de donner une clémentine à l’une d’entre elle. Le jeu se déroule et les détails sont trouvés les uns après les autres. Tous les détails ou presque. Personne ne voit la clémentine !
Pour quelle raison ? parce que les participants ne s’y attendent pas. Ils ont leur cadre et dans ce cadre il ne peut pas y avoir de clémentine. C’est » hors norme ».
Evidemment c’était drôle et sans jugement, mais bien un moyen de prendre conscience de ce qui est notre quotidien. Un ensemble d’actions de réactions, de gestes inscrits dans un cadre normé. Si je suis dans une réunion de travail il y a de la place pour des lunettes, un stylo et même un café. Mais une clémentine….
Evidemment si on avait fait ce jeu dans un autre cadre, amical par exemple, la clémentine aurait été très certainement repérée.
Le jeu et la sophrologie aident entre autres, élargir les possibles
Et vous quelle clémentine avez-vous vu aujourd’hui ?
De cancre à clown
Petite je me rêvais clodette de Claude François, adolescente, comédienne. Les autres me voyaient clown. Décrite comme une cancre, une “peut mieux faire”, assise au fond de la classe, joueuse, perturbatrice et insolente. Celle qui fait le clown.
Je commençais mal :-).
Arrive l’université et je suis enfin assise devant, parce que je trouve les cours enfin intéressants. Puis l’EHESS avec les hautes études de sociologie mais toujours cette tendance à l’auto-dérision qui fait penser souvent que je ne suis pas très sérieuse. Rire de tout et avant tout de moi-même . Encore faire le clown!
Finalement 25 ans plus tard je décide d’arrêter de faire le clown et d’être une clown. Et c’est une révélation. Quelle joie!
Le clown vient bousculer toutes les évidences et les “je suis comme ça”. Combien de fois me suis-je laisser surprendre par cette clown! Ah c’est moi ça? . Juste en contact avec ma nature profonde, loin des rôles sociaux que je joue et rejoue. Il n’y a plus de “peut mieux faire”!
Il est toujours fragile et ouvert sur le monde. Il s’émerveille, s’étonne et se laisse surprendre; dans les contrastes, gai et triste, bruyant et chuchotant, fermé et ouvert…
Il est attentif à la fois à soi-même et à l’Autre ou aux autres. L’altérité est ici expérimentée au travers du corps. Pas de mots ou très peu. Si je ne m’occupe que de moi l’autre ne peut pas jouer. Si je ne m’occupe que de l’autre, je me perds dans le jeu. Le juste équilibre entre soi et l’Autre.
La place est une problématique toujours abordée par les patients que je reçois. Quelle est ma place? comment être à ma place? Pas une fois où la notion de “place” n’est pas évoquée et travaillée. Place dans un groupe, dans la famille, par rapport au boss. Dans le clown la place prend tout son sens.
Les improvisations se font à 2 ou plusieurs. Il s’agit donc de jouer sans prendre la place de l’autre ou sans que l’autre soit à ma place.
Par delà les mots c’est donc la place de chacun qui devient centrale. Si l’autre fait tellement de bruit comment prendre ma place dans le jeu sans l’exprimer ouvertement. Dois-je attendre de l’Autre qu’il me laisse de la place ou petit à petit à sa manière de clown être tout simplement.
Entrer dans l’univers de l’autre et permettre à l’autre de pénétrer mon propre univers.
Le clown vit l’expérience de l’instant présent, dans l’émotion pure qui émerge à l’instant avec l’énergie du moment. Si je vis dans ma tête, je cafouille, comme engoncée dans un corps: que dire, que faire, comment le faire. Dès que je suis mon corps, ma clown émerge dans sa totale singularité.
Et surtout le clown vit la joie. Joie comme la satisfaction d’Être et le plaisir d’être vivant.
Ma clown est encore construction mais je peux déjà dire qu’elle a une splendide jupe à fleurs oranges et que c’est une sacrée clodette.
Gennevilliers, clap de fin
Clap de fin, merci
J’ai pris la difficile décision de cesser de travailler à Gennevilliers à la Maison des familles.
14 ans..
J’ai tellement appris grâce à ces femmes merveilleuses.
Et je leur ai tout fait faire! Toujours dans la joie.
De la sophro,
Du clown
Des jeux sophro ludiques
De ateliers en famille
J’ai reussi à créer un espace de paroles, de confiance. Chaque nouvelle était accueillie comme si elle venait depuis toujours.
Nous avons ri, pleuré.
Nous avons vécu ensenble séance après séance, la maladie de certaines, les deuils des autres, la culpabilité à être mère, l’épuisement, le ras le bol, l’espoir et l’entraide.
Chacune a appris à être femme, à accueillir ses émotions et reconnaitre ses besoins.
Durant 14 ans, nous avons cheminé ensemble pour nous sentir bien avec nous-mêmes et avec les autres.
Un grand merci.
J’aurais pu faire une photo de groupe différente. Mais cette photo illustre le nombre illimité de jeux et de joie que nous avons partagés.
Sculpture de pieds
Ne vous souciez pas d’avoir l’air professionnel. Soyez vous-même. Il y a plus de 1,5 milliard de sites web, mais c’est votre histoire qui vous différenciera. Si, en relisant les mots, vous n’entendez pas votre propre voix dans votre tête, c’est le signe que vous avez encore du chemin à parcourir.
Soyez clair(e), ayez confiance et n’y réfléchissez pas trop. La beauté de votre histoire, c’est qu’elle va continuer à évoluer et que votre site peut évoluer avec elle. Votre objectif, c’est qu’il soit le reflet du moment présent. La suite s’écrira d’elle-même. C’est toujours ainsi.
Trouver sa voix
La voix….
Ne vous a t-on jamais dit que vous aviez la voix de votre mère? de votre père?
Ne vous a t-on jamais pris pour quelqu'un d'autre au téléphone? aimez-vous vous entendre? La voix révèle beaucoup de soi..
Il y a presque 15 ans je suis allée faire un stage. Le cadre était bucolique, on me l'avait conseillé. Go! pourquoi pas, un stage de voix….
Stage "La voix humaine" de l'académie Roy Hart. Avec Carol Mendelsohn, grande dame à l'énergie communicative.
Trois jours à travailler ma voix et à explorer.
Evidemment, je suis allée chercher les possibilités vocales que j'avais.
Et j'ai gagné une octave, ce qui est exceptionnel en si peu de temps.
Mais au delà de ce travail, J'ai découvert une voix : la mienne.
Une voix que je n'avais jamais entendue, qui venait de loin, du plus profond.
Je me souviens avoir été bouleversée. Ma voix était donc celle-là? plus grave, plus douce que celle proclamée jusqu'alors?
Je l'ai découverte, déballée comme on déballe avec appréhension et joie un cadeau. Je l'ai apprivoisé.
Puis je l'ai essayé,
en chantant,
en criant,
en chuchotant,
en riant,…..
et je l'ai adopté
Je n'étais finalement pas seulement la fille de.. avec la voix de…
J'étais moi, avec ma voix.
Joie de se retrouver, tristesse de rompre un lien, peur de devenir infidèle à une lignée.
Mais surtout, début d'une autre vie, choisie. Je ne sais pas si trouver ma voix m'a fait changer de voie. C'est peut-être un raccourci très simpliste, que mes amies psy me pardonnent.
Mais peu importe finalement, si les évènemenst sont liés, et les découvertes, des introductions à des virages existentiels.
L'essentiel n'est-il pas de découvrir?
Apprendre à être
Je me faisais la réflexion hier que les personnes qui viennent me voir attendent beaucoup plus que si elles allaient chez le psy.
Quand on consulte un psy on ne sait pas pour combien de semaines, de mois, voire d’années (en fonction du psy).
On veut comprendre “pourquoi” et le temps a peu d’importance. Certes il y a les psy TCC qui proposent un accompagnement rapide.
Quand on vient me consulter comme sophrologue ou pour des soins énergétiques l’attente est très forte. Il faut que ça aille vite!!
“j’ai eu un traumatisme mais je veux bientôt revivre comme avant”
“je ne dors plus depuis des mois, est ce que dans 3 semaines c’est réglé”
“je n’ai plus goût à rien, 4 soins energetiques et ne ça ne bouge toujours pas?”.
Les séances ne sont pas orientées solution. Oui, la sophro offre un panel de techniques ultra efficaces au quotidien. Oui les utiliser permet d’apaiser rapidement certaines angoisses ou forme d’anxiété.
Mais fondamentalement,
Qu’est ce qui se vit en moi avec maintenant? où ça se trouve dans mon corps? c’est comment? Comment j’existe avec ces sensations, ces émotions, ces tiraillements.
Oui ça bouge. oui ça peut prendre du temps. Le temps que les noeuds se demêlent. Ce temps qui me rappelle une pièce de théatre que j’ai jouée ado, dans laquelle je dévidais une pelote de laine sur scène pour signifier le temps qui passe (la cantatrice chauve).
Je ne suis pas une magicienne.
Et finalement après 14 ans de pratique je vois combien il est important pour moi d’amener les personnes que j’acccompagne vers toujours plus de conscience, de ressenti, de corporalité et d’autonomie.
Apprendre à être prend du temps.
Transmission et humilité
Tout commence par une idée.
” Maman j’ai appris en svt que la respiration profonde faisait baisser le cortisol. Du coup je vais my mettre a la respiration…”
Voilà. Bouche bée..
18 ans que je pratique, que je transmets, que je cobbayise ma fille avec la relaxation, la méditation, les respirations diverses et variées.
Plusieurs années que j’explique ce qu’est le stress ( je me suis quand meme fadée un D.U sur le stress à la fac pendant une année ).
Je suis intervenue dans sa classe où patiemment j’ai dessiné la courbe du stress et les effets de la respiration.
Bref tout à été transmis :-).
Mais la transmission reste ce qu’elle est. Tellement nécessaire mais pas suffisante.
Rien n’est plus percutant que l’expérience. Rien n’est plus remuant que l’altérité.
Vivre les choses, les comprendre et poser son propre regard.
Merci aux professeurs, aux éducteurs. Merci à chaque personne qui croise le chemin de nos enfants pour leur enseigner et leur transmettre.